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#philosophie



Si la feuille n'a de sa condition de feuille qu'une représentation où elle se distingue de l'arbre, naturellement elle sera effrayée quand viendra l'automne. Elle craindra de se dessécher, de tomber et, finalement, de devenir poussière. Mais si elle saisit réellement qu'elle est elle-même l'arbre dans sa modalité de feuille et que la vie et la mort annuelle de la feuille font partie de la nature de l'arbre, elle aura une autre vision de la vie.


Pour la saisir au fond d'elle-même, il faut de nouveau cette conscience intime où la feuille perçoit sa nature essentielle comme la modalité d'un Tout, modalité qu'elle vit en l'arbre. C'est seulement dans la mesure où, dans sa condition de feuille, elle se sent elle-même arbre qu'elle tombera sans crainte ni révolte. Avec les autres feuilles, elle accomplira le naitre et disparaitre par lequel l'arbre vit son destin dans un éternel "meurs et deviens"


Reconnaitre que l'on est une partie du Tout, que l'on est même le Tout selon sa modalité de partie, exige une certaine forme de conscience. Une conscience différente de celle qui voit comme séparé et distinct d'elle-même le Tout dans lequel elle est et qui est en elle.


Court extrait de "L'homme et sa double origine" de Karlfried Graf Dürckheim aux éditions Albin Michel.


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